Musique de l’Inde du nord

Son histoire

Le style classique Khayal a émergé au 14e siècle. Il est né des influences croisées des temples hindous et des cultures arabo-persanes.

L’arrivée du règne islamique sous le Sultanat de Delhi ( 13e siècle ) et plus tard l’empire Mogol ( 16e siècle ) sur le Nord de l’Inde, provoquent un échange culturel considérable. Les musiciens locaux reçoivent dans les cours le patronage de leur nouveaux maîtres, qui à leur tour, s’intéressent aux formes de musiques locales. Ce qui incita la fusion entre l’hindou et le musulman et apporta des nouvelles formes de synthèses musicales. (1) (2)
Chaque tradition porte de nombreux genres vocaux et instrumentaux différents, certains enracinés dans le passé, d’autres ayant une origine plus récente. (4)

Raaga

Signifie
« ce qui colore l’esprit ».

La musique classique de l’Inde est constamment renouvelée, autant dans le nord que le sud. A travers les siècles, les artistes classiques ont toujours su intégrer dans leur musique des mélodies folkloriques ou des chants dévotionnels.

Un Raga

Un raga est une mélodie faite d’une combinaison de 5 à 7 notes qui créent une humeur, une émotion.
Il y a des centaines de ragas. Leurs infinies richesses et subtilités semblent leur donner le pouvoir d’échapper à toutes tentatives de classification.
Chaque raga a une heure, ou une saison propices à son interprétation ( ragas du matin, du soir ; de la mousson… ). 
Il est dit qu’un raga joué à son moment ou sa saison propice peut libérer pleinement sa beauté.

La mélodie :

La musique repose en grande partie sur l’improvisation, mais il y a des règles strictes sur la manière d’improviser ( chaque raga a une phrase musicale caractéristique, une hiérarchie dans l’importance des notes et dans leur fonction… )
Les musiciens composent alors des refrains et en déclinent des variations possibles.
« Toute la beauté de la musique indienne se trouve entre les notes » ( Hariprasad Chaurasia )
L’ornementation de la mélodie est la caractéristique de la musique nord indienne : glissando d’une note vers une autre, jeu d’une note en passant par la note supérieure, légère oscillation etc. Il y a de nombreuses façons d’approcher une note, de passer d’une note à une autre : elles échappent à la notation.

Le rythme :

Le rythme est très évolué et sans doute le plus savant du monde. Les rythmes sont toujours complexes ( à 16, 14, 12, 10, 8, 7 ou 6 temps ) et à l’intérieur de chaque temps des subdivisions, des contretemps, des battements placés légèrement avant ou après le temps permettent des arabesques subtiles. Alors qu’en Occident le rythme est surtout une mesure et un battement, en Inde, il s’agit plutôt d’un cycle.

(1) https://www.thehindu.com/books/History-of-North-Indian-classical-music/article14939179.ece
(2) http://www.newworldencyclopedia.org/entry/Hindustani_classical_music
(3) association Uthana
(4) Hariprasad Chaurasia et l’art de l’improvisation, Henri Tournier
(5) http://www.dhrupadmusic.com/fr/musique-indienne-occidentale.html